Dans une étude réalisée par SAS en avril 2023, 54% des dirigeants français estiment que leur entreprise n’est pas assez résiliente. Ce concept de résilience, très en vogue depuis quelques années et les crises qui traversées (Covid-19, guerre en Ukraine, inflation...), est utilisé à toutes les sauces par les politiques, les cabinets de conseils ou les psychologues.
Essayons de comprendre ce concept de résilience et son intérêt pour les dirigeants.
Quelle est la définition de la résilience ?
Le mot « résilience » vient du latin « resilio » qui signifie « revenir, retourner en arrière ». C’est un terme qui initialement relevait du champ des sciences puisqu’il s’appliquait aux matériaux. De façon générale, un matériau ou un système résilient sont ceux qui ont la capacité à revenir à l’état d’équilibre après une déformation.
Plus tard, c’est une notion qui s’est appliquée à la psychologie en désignant la capacité d’une personne à faire face à l’adversité, surmonter les problèmes voire être transformés par eux. La résilience en psychologie laisse entendre une capacité à dépasser les malheurs et à s’en inspirer pour en faire quelque chose de positif. Par extension en entreprise, c’est devenu la capacité pour une organisation à surmonter les obstacles.
Le dirigeant, acteur principal de la résilience de son entreprise
Le rôle du chef d'entreprise dans la résilience de son organisation se révèle crucial : il doit prendre du recul pour redéfinir les perspectives et l'identité de l'entreprise, fixer un cap tout en étant à l'écoute des collaborateurs, garantir des conditions de travail favorables à l'équilibre du salarié, favoriser la diversité, créer de la cohésion et faciliter l'accès à la culture. En permanence, être agile et s'adapter. Il doit aussi incarner un projet d'entreprise fort, porteur de sens, afin de lutter contre l'installation d'une anxiété chez les collaborateurs. Une inquiétude qui doit être combattue, en partant du constat académique qu'un cerveau anxieux, qui ne parvient pas à évacuer le stress chronique, se verrouille et peut déclencher une dépression chez le salarié touché.
La résilience, un sujet d’inquiétude pour les patrons en France et dans le monde
Alors que les risques financiers, géopolitiques et climatiques n’ont jamais autant pesé sur les entreprises, SAS, acteur de l’analytique, a interrogé 2 414 dirigeants dans 12 pays, dont la France, pour dresser un état des lieux de leurs stratégies de résilience. Le panel a sélectionné des entreprises des secteurs financier, commerce de détail, industrie manufacturière, santé et gouvernemental.
Parmi les cadres supérieurs français interrogés, 77% sont optimistes quant à l'avenir de l'économie de leur pays (70% dans le monde) et 49% (80% dans le monde) prévoient d’ores et déjà d’investir dans des stratégies de résilience dès 2023.
D’un moins de vue microéconomique, 97% des dirigeants français estiment que la résilience est fondamentale. Pourtant, moins de la moitié (46%) perçoivent leur entreprise comme résiliente.
Plus d'un dirigeant français sur deux (54%) estime que son entreprise n'est pas assez résiliente.
Inquiets de l’impact des bouleversements économiques sur leur entreprise, la moitié des sondés liste trois grands défis que leur entreprise doit impérativement relever pour rester pérennes dans ce contexte :
- la sécurité des données (55%)
- l’innovation technologique (54%)
- la productivité (53%).
La data, planche de salut de dirigeants en quête de résilience
Si le manque de résilience est un défi particulièrement prégnant actuellement, les cadres interrogés estiment qu’il est possible de le surmonter. Pour 81% des chefs d’entreprises reconnaissant un écart important entre la perception de leur propre résilience et la réalité, leur organisation a besoin d’aide et de conseils pour mettre en place une stratégie de résilience réellement efficace. De l’aide qu’ils estiment trouver avec des outils technologiques. Parmi eux, 90% estiment ainsi que l'acculturation à la data est un élément crucial de toute stratégie de résilience.
Les cinq fondamentaux pour la résilience d’une entreprise
SAS a identifié cinq principes fondamentaux pour maintenir et renforcer la résilience d’une entreprise :
- la vitesse et l'agilité
- l'innovation
- l'équité et la responsabilité
- la culture de la data et la data literacy
- la curiosité
L'étude a examiné la manière dont les dirigeants hiérarchisent et mettent en œuvre ces fondamentaux. Les entreprises les plus résilientes sont celles qui accordent une plus grande importance et investissent davantage dans l’ensemble de ces critères. Un constat similaire dans tous les pays et dans tous les secteurs d'activité !
En effet, l’étude montre le rôle déterminant de la donnée dans la mise en place de stratégies de résilience. 89% des cadres évoluant dans les entreprises les plus résilientes du panel priorisent l’intelligence artificielle et l’analytique pour leur venir en aide dans les périodes de crise. Cette stratégie leur permet d’assurer la continuité de leurs activités.