Comprendre les résultats financiers

Vous avez entendu cette expression mille fois : il ne faut pas confondre chiffre d'affaires et bénéfices !
Au delà de cette évidence, force est de constater que malgré leur usage fréquent des termes EBIT ou EBITDA dans leurs conversations ou présentations, peu de dirigeants savent lire correctement un bilan financier et les résultats d'une entreprise.
Nous allons vous donner ici quelques clés de lecture indispensables.


La création ou la destruction de valeur se mesure au niveau du compte de résultat : c’est la différence entre les produits et les charges.

Comptablement, les charges d’exploitation représentent ce qui est consommé immédiatement et incorporé dans le produit final, à l’inverse des actifs immobilisés qui ne sont pas directement détruits lors du processus de production et qui gardent une certaine valeur.

Le résultat du processus d’exploitation (produits d’exploitation – charges d’exploitation) correspond à l’excédent brut d’exploitation (EBE).

La définition de l'EBE

L'excédent brut d'exploitation (EBE), ou bénéfice brut d'exploitation, correspond à la ressource d''exploitation dégagée par une entreprise. Il ne prend pas en compte les produits et charges exceptionnels, ni les amortissements ni la politique de financement de l'entreprise. En anglais, l'excédent brut d'exploitation se dit gross operating profit (GOP).

Connaître l'excédent brut d'exploitation est indispensable pour toute entreprise car il permet de confronter le chiffre d'affaires hors taxes avec tous les frais engagés pour produire des biens ou services.

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Si l'EBE est positif, cela signifie que l'entreprise vend plus cher qu'elle ne produit. Si à l'inverse il est négatif, l'entreprise perd de l'argent.

Comment calculer l'EBE ?

Au cours du cycle d’exploitation, l’entreprise est amenée à former des stocks qui constituent des actifs. Ce sont des charges dont l’impact doit être corrigé pour calculer l’EBE : dans la présentation du compte de résultat par nature, la correction s’opère à la fois au niveau des produits d’exploitation (en rajoutant les variations de stocks de produits finis) et au niveau des charges d’exploitation (en soustrayant des achats les variations de stocks de matières premières et de marchandises). Le compte de résultat par destination présente, quant à lui, directement les ventes et le coût de revient des produits vendus.

Les investissements n’apparaissent jamais directement dans le compte de résultat mais ils accroissent le montant des actifs immobilisés. En revanche, l’évaluation comptable des diminutions de valeur de ces investissements au cours du temps se traduit par l’enregistrement des charges calculées (dotations aux amortissements et dépréciations d’actifs immobilisés).

Le résultat d’exploitation est le résultat du processus d’exploitation et d’investissement de l’exercice. Il représente concrètement le résultat généré par l’outil industriel et commercial de l’entreprise. Il est réparti entre:

  • les charges financières : seules apparaissent au compte de résultat les charges liées aux emprunts, le remboursement de ces derniers n’étant pas une destruction de richesse;
  • l’impôt sur les sociétés : le résultat net lui-même distribué sous forme de dividendes et/ou mis en réserve.
  • Les opérations qui n’ont pas pu être classées dans les rubriques précédentes relèvent du résultat non récurrent.
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EBE = chiffre d'affaires - achats consommés - consommation en provenance de tiers + subventions d'exploitation - impôts et taxes - charges de personnel

Quelle est la différence entre l'EBE et l'EBITDA ?

L'EBE est un indicateur financier qui se rapproche de l'EBITDA (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement en français).
L'EBE ne prend donc pas en compte les dotations aux provisions d'exploitation, il est donc toujours plus élevé que l'EBITDA.
Concrètement :

  • l’EBITDA inclut les produits, les charges exceptionnelles et la participation des salariés, données exclues de l’EBE ;
  • l’EBITDA ne prend pas en compte la soustraction des intérêts, les impôts et taxes, les dotations aux amortissements et provisions sur immobilisations ;
  • l’EBE ne retranche pas la participation des salariés, les impôts et taxes liés à la production.

L’EBITDA n’est pas défini par les normes comptables internationales IAS et IFRS. Pourtant, de nombreux groupes internationaux le calculent pour mesurer les performances de leurs sociétés.


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